Comme beaucoup d’opérations, à plus forte raison celles de la main, une chirurgie du canal carpien peut inquiéter légitimement le patient. Un chirurgien orthopédique spécialiste du poignet est donc probablement le mieux à même d’expliquer le rapport bénéfice risque d’une telle chirurgie, toute opération tardive du canal carpien pouvant avoir des conséquences graves et délétères, avec des risques sur la mobilité de la main.
Opération tardive du canal carpien : risques et conséquences médicales
Le syndrome du canal carpien ou SCC résulte d’une compression du nerf médian, avec atteinte progressive des fibres sensitives (les plus externes) puis motrices (les plus profondes). Cette évolution explique l’existence de plusieurs stades cliniques, allant de 1 à 4, permettant de mieux apprécier le degré de gravité de la compression et le pronostic de récupération du nerf.
Plus l’opération va être tardive, plus la compression du nerf médian va être importante, aboutissant à des lésions profondes souvent irréversibles.
En effet, le potentiel de récupération ou de « repousse » des fibres nerveuses reste souvent faible sur le poignet, certains facteurs individuels ayant d’ailleurs une action défavorable : âge, tabac, alcool, diabète…
Non seulement la douleur s’avère croissante, mais la force motrice du poignet ne cesse de diminuer, handicapant les gestes du quotidien.
Ce syndrome du canal carpien impose souvent un arrêt de travail, pouvant générer une baisse des revenus, même si la pathologie de la main est reconnue comme maladie professionnelle.
Cette atteinte neurologique s’accompagne alors d’une amyotrophie des doigts, affectant le pouce, l’index et le majeur. Cette fonte musculaire digitale s’avère souvent difficile à récupérer, même au prix d’une kinésithérapie active du poignet, nécessitant de nombreux exercices de la main.
Inversement, une chirurgie de décompression du nerf médian stoppe immédiatement les lésions de destruction du nerf, permettant si besoin une régénération partielle immédiate. La douleur cesse en quelques jours et le patient retrouve très vite sa mobilité, sous réserve que les lésions nerveuses ne soient pas irréversibles.
Canal carpien et opération tardive : conséquences chirurgicales
Dans ses formes les plus simples, la chirurgie du canal carpien s’effectue sous endoscopie, grâce à des techniques mini-invasives de libération du nerf médian.
L‘intervention est alors rapide, sous anesthésie locale, avec sortie du patient le soir même. Cette prise en charge rapide du canal carpien par opération mini-invasive permet une convalescence courte, avec par exemple une reprise de la conduite en 3/4 jours à peine.
Plus le patient retarde la décision chirurgicale, plus la technique endoscopique peut s’avérer difficile à mettre en place.
Dans les cas les plus avancés de syndrome de canal carpien, le chirurgien doit alors s’orienter vers une chirurgie à ciel ouvert, plus lourde, aux risques chirurgicaux légèrement plus élevés, et avec une phase de convalescence plus longue et plus exigeante.
Que ce soit pour des raisons pratiques, médicales ou chirurgicales, le syndrome du canal carpien suppose donc d’éviter toute opération tardive, afin de ne pas prendre le risque de conséquences délétères sur le nerf avec des résultats imparfaits. Un chirurgien orthopédique spécialiste du poignet est là pour répondre à toutes les inquiétudes légitimes du patient et le rassurer, dès que la chirurgie est conseillée.