S’il est vrai qu’un canal carpien touche plus souvent les femmes ou les patients après un âge de 50 ans, il existe des cas de canal carpien à tout âge, même plus jeune. Comment prendre en charge correctement le syndrome du canal carpien en fonction de l’âge d’apparition, selon que le patient soit jeune ou pas ?
Canal carpien : à partir de quel âge peut-on avoir des signes ?
Selon Ameli, plus de 130 000 patients sont opérés tous les ans d’un syndrome du canal carpien, permettant d’obtenir des statistiques précises. On le rencontre le plus souvent chez les femmes, avec deux grands pics, l’un vers 40-50 ans, l’autre vers 60-70 ans.
Il s’agit de la compression du nerf médian, généralement par des lésions chroniques des tissus mous, notamment les ligaments ou les tendons du poignet.
En l’absence de causes prédisposantes, l’âge de 60/70 ans correspond à un âge où les lésions dégénératives, comme l’arthrose sur les articulations, sont fréquentes : on peut les voir comme un signe de vieillissement.
De nombreuses causes favorisantes sont connues pour augmenter les risques de syndrome carpien, telles que les hormones ou des mouvements répétitifs du poignet : c’est ce qui explique les signes plus fréquents chez les femmes, ou chez certains types de travailleurs vers 40 ou 50 ans, notamment les travailleurs de force, ou les personnes passant du temps sur un clavier d’ordinateur.
En réalité, un syndrome de canal carpien secondaire peut même se retrouver à tout âge : c’est le cas par exemple d’une compression du nerf médian après une fracture du poignet.
À quel âge l’envisager une opération ?
Un syndrome de canal carpien débutant se manifeste souvent par de la douleur, sans signes moteurs : une infiltration de cortisone dans le poignet suffit alors à calmer le poignet douloureux, sans pour autant offrir un résultat définitif.
La lésion compressive tend à évoluer, plus ou moins vite, avec des signes neurologiques de plus en plus marqués, sensitifs d’abord, puis moteurs.
Statistiquement, plus le temps passe (sujet âgé), plus les risques de complications sont importants, et plus la nécessité d’une opération du poignet au détriment du traitement médical s’avère en théorie nécessaire.
En réalité, raisonner sur le critère d’âge pour décider d’une opération du canal carpien ou pas constitue une erreur.
Il faut se baser sur le stade lésionnel et le pronostic, à savoir l’état de compression nerveuse et le risque d’aggravation. Par exemple, un patient de 40 ans présentant une compression du nerf médian de stade 3, et exerçant un métier qui accroît son syndrome carpien, doit être pris en charge rapidement. Plus le temps passe, plus le risque d’écrasement nerveux avec perte motrice irréversible s’avère sérieux.
Dans tous les cas, il est donc nécessaire de consulter un chirurgien orthopédique spécialiste du poignet, après avoir réalisé un électromyogramme.
Cet examen de la conduction nerveuse sur le nerf médian permet non seulement de confirmer le syndrome de canal carpien, mais aussi d’en apprécier la gravité à un instant T.
La décision d’opérer un canal carpien ou pas, par libération du nerf médian, ne se prend pas donc pas en fonction de l’âge, mais principalement en fonction des signes cliniques observés (stades cliniques du canal carpien allant de 1 à 4) et de leur risque évolutif.