La maladie de Dupuytren correspond à un épaississement localisé de l’aponévrose, une membrane située au niveau de la paume, entre la peau et les tendons. Il n’existe aucun traitement médical pour cette pathologie qui entraîne des difficultés de mobilité des doigts et, si le fléchissement devient trop difficile, une intervention chirurgicale doit être réalisée.
Aponévrotomie pour la maladie de Dupuytren
Les causes d’apparition de la maladie de Dupuytren chez un individu ne sont jamais claires. Elle a certainement un aspect génétique et il existe des facteurs aggravants : diabète et consommation d’alcool excessive notamment. La pathologie correspond à un épaississement de l’aponévrose, membrane dont le rôle est de protéger les muscles, les nerfs et les vaisseaux. Sans raison, d’abord localement, des nodules fibreux apparaissent dans la paume de la main.
Ils évoluent ensuite, de manière complètement imprévisible, et finissent par former des « brides » qui exercent sur certains doigts une contrainte mécanique, les maintenant en position de flexion permanente.
Au stade ultime, les doigts peuvent se retrouver totalement recroquevillés. Il n’existe pas de traitement médical et seule une intervention chirurgicale peut être envisagée.
Appelée « aponévrotomie », cette opération prend différentes formes selon le degré d’avancement de la pathologie. Dans les cas légers, où la bride sous cutanée est bien individualisée, celle-ci peut être sectionnée par voie percutanée en utilisant une aiguille. Cela se fait sous anesthésie locale. Si la pathologie est plus avancée, une véritable chirurgie est nécessaire. Elle se fait en ambulatoire, sous anesthésie locale.
Pendant l’opération, le chirurgien retire les tissus affectés. Selon les cas, il peut être préférable de laisser la plaie ouverte en fin d’intervention plutôt que de procéder à une suture, ou, au contraire, de compléter le traitement par une greffe de peau.
Bénéfices & risques
Le traitement chirurgical est efficace. Il permet de retrouver une extension quasi complète des doigts. Pour autant, la maladie de Dupuytren est une pathologie évolutive.
A ce titre, le traitement chirurgical ne peut en traiter que les conséquences observées à un moment donné, sans savoir quelle sera l’évolution future du mal. Pour ces différentes raisons, il est très fréquent de devoir procéder plus tard, à une ou plusieurs autres opérations. Cela se produit dans 40 à 60% des cas et l’on parle alors de « taux de récidive ».
Bien que parlante, cette expression n’est pas tout à fait exacte : en toute rigueur, il ne s’agit pas de récidive si c’est un autre doigt qui est touché et doit être opéré. Quoi qu’il en soit, la « récidive » est la principale complication possible après traitement chirurgical de la maladie de Dupuytren.
L’algodystrophie représente une autre complication éventuelle après opération. Elle se traduit par une raideur de la main, des engourdissements et un gonflement des doigts. Cela peut malheureusement perdurer pendant des mois, voire des années. Pour prévenir l’algodystrophie, un traitement à base de vitamine est très souvent prescrit pendant les 2 mois qui suivent l’intervention.