Rappel des principaux symptômes de la fracture du poignet. Anatomiquement, l’articulation du poignet comprend l’extrémité distale des deux os longs de l’avant-bras (radius et cubitus) et les huit petits os carpiens constituant la base de la main.
D’origine le plus souvent traumatique (comme une chute sur une main tendue), une fracture du poignet touche donc le plus souvent soit la partie inférieure de l’avant- bras (surtout le radius), soit les os du carpe (le plus souvent une fracture scaphoïde), soit les deux. Selon la localisation du ou des traits fracturaires, leur importance et leur sens de déplacement, le chirurgien orthopédique va déterminer le type de fracture du poignet (fracture du poignet ouverte, fermée, fracture de Pouteau-Colles, fracture de Goyrand-Smith,…), avant de choisir la meilleure prise en charge thérapeutique, avec ou sans chirurgie du poignet.
Ce choix thérapeutique peut aussi inclure l’usage qui est fait par le patient, avec une approche alors différenciée pour une fracture du poignet gauche ou du poignet droit.
Les doigts peuvent-ils être engourdis sans opération, ou après l’opération ?
Lors de la fracture du carpe, le poignet cassé est douloureux et enflé, en raison de l’œdème inflammatoire et des éventuels saignements. Les signes sont souvent plus marqués si la fracture touche les os longs (douleur après fracture du radius supérieure à celle du simple scaphoïde). Si le nerf médian est affecté, le bout de l’index est engourdi, d’où alors des troubles sensitifs ou moteurs. Cet engourdissement est aussi notable, en cas de déplacement osseux marqué. C’est pourquoi le bilan orthopédique du chirurgien de la main inclut toujours un contrôle neurologique.
Durant la cicatrisation de la fracture, oedèmes et compression peuvent occasionner un certain engourdissement des doigts, qui va normalement en s’atténuant au fur à mesure que l’œdème se résorbe. La persistance d’une douleur doit imposer un contrôle, en vérifiant notamment qu’orthèse ou attelle du poignet n’exercent pas une compression trop marquée des tissus de la main.
Après une fracture du poignet, une complication rare mais imprévisible peut survenir, qu’il y ait ou pas chirurgie : l’algodystrophie se manifeste alors par un syndrome algique (douleurs) marqué, une hypersudation palmaire et des sensations de fourmillement et d’engourdissement des doigts. C’est une des causes les plus graves de doigts engourdis après une fracture du poignet. Cette pathologie peut évoluer sur 6 à 24 mois et exige souvent la prise en charge par une équipe multidisciplinaire, avec des résultats variables.
Comment le chirurgien orthopédiste prend en charge les doigts engourdis après une fracture du poignet ?
Une fracture du poignet, dans le principe, se traite comme toute fracture : il faut d’abord réduire la fracture en réalignant au mieux les os cassés, puis l’immobiliser le temps nécessaire à la cicatrisation osseuse et à la consolidation des tissus.
Très souvent, le chirurgien orthopédique peut réduire une fracture du poignet simple sans chirurgie (réduction fermée). L’immobilisation va se faire alors par la pose d’un plâtre ou d’une attelle thermo-malléable. Pour éviter les doigts engourdis, il détermine alors le type d’attelle (attelle palmaire, attelle en U…) et son positionnement : un contrôle permet de vérifier l’absence de compression qui pourrait nuire à la récupération tissulaire.
Les fractures du poignet les plus complexes peuvent nécessiter une réduction à ciel ouvert par chirurgie, l’immobilisation des embouts osseux se faisant alors par la pose de broches intérieures ou de fixateurs externes.
Précautions pour éviter les doigts engourdis sur une fracture du poignet sans chirurgie
Un bilan clinique complet est toujours réalisé en amont de l’acte orthopédique, pour vérifier notamment l’absence d’atteinte neurologique. L’orthèse thermoformée au poignet peut ensuite comporter une fermeture réglable à hauteur du carpe, pour ajuster au mieux la contention de l’avant-bras en fonction de l’évolution de l’œdème inflammatoire. Il ne faut jamais retirer l’orthèse sans la présence d’un personnel médical, pour éviter toute mauvaise position pouvant fragiliser les tissus mous.
Précautions pour éviter les doigts engourdis après une chirurgie de fracture du poignet
Un suivi post-chirurgical et le respect des recommandations sont essentiels à la bonne cicatrisation des os du poignet. Il faut réaliser les exercices prescrits par le kiné, en s’interdisant d’autres gestes comme le serrage de balle : il ne faut créer ni contrainte, ni douleur, et reprendre des mouvements de la main raisonnables et progressifs.
Toute douleur persistante doit être signalée au chirurgien orthopédique, qu’il y ait ou non une sensation de doigts engourdis. Comme professionnel de la main, il a en effet une vision globale et complète des fractures du poignet et de leurs éventuelles complications, qu’il y ait ou pas chirurgie.