Le doigt à ressaut correspond à la formation d’un nodule sur poulie de la première phalange où coulisse le tendon fléchisseur des doigts. La remise en extension s’accompagne d’un ressaut, qui peut toucher potentiellement tous les doigts des deux mains, selon la localisation de cette lésion tendineuse. Un doigt à ressaut bloqué nécessite une chirurgie en cas d’échec du traitement médical, en insistant toujours sur l’importance du suivi post-opératoire (opération doigt à ressaut et rééducation par kinésithérapie).
Présentation de l’opération du doigt à ressaut
L’opération du doigt à ressaut vise à libérer le conflit empêchant les tendons fléchisseurs des doigts de bien coulisser sur la première phalange.
C’est un acte simple et peu invasif pour débloquer un doigt à ressaut, qu’il faut envisager si le traitement non chirurgical est inefficace, avec notamment une douleur persistante malgré les infiltrations du doigt. Cette chirurgie peut être parfois suggérée par le médecin du travail, le doigt à ressaut pouvant être une maladie professionnelle. C’est le chirurgien orthopédique et son patient qui prennent alors la décision. Si la chirurgie du doigt et du tendon est rapide et peu invasive, le chirurgien de la main insiste cependant sur l’importance du suivi post-opératoire, qui doit être rigoureux et qualitatif. L’objectif est d’empêcher l’apparition de toute raideur ou ankylose, pour retrouver une fonctionnalité optimale du doigt, sans douleur.
Opération doigt à ressaut : quelles sont les suites opératoires ?
La cicatrice est le plus souvent dans la paume de la main, en amont de l’articulation de la première phalange. L’inflammation post-opératoire reste en principe modérée, avec peu de douleurs. La localisation rend cependant certains gestes inconfortables au début, notamment la préhension à pleine main. Un traitement antalgique est toujours prescrit par précaution, permettant au patient d’avoir des suites opératoires confortables.
La cicatrisation superficielle se fait en 1 à 2 semaines, même si le remodelage complet de la cicatrice va ensuite s’étaler au total sur 6 à 12 mois. A la fin de ce délai, la cicatrice du doigt à ressaut est fine et blanc nacré, peu visible car située dans la main. Il faut reprendre rapidement des mouvements des doigts pour éviter tout œdème, mais il faut proscrire les efforts violents ou répétitifs les premiers jours. Ils augmenteraient l’inflammation.
Doigt à ressaut : traitement kiné et rééducation post-opératoire
Mais savoir comment soigner un doigt à ressaut ne se limite pas à la chirurgie : il faut lui associer une rééducation fonctionnelle de qualité, pour éviter toute rétraction du doigt en flexion par une éventuelle fibrose. Le kinésithérapeute va ainsi proposer des exercices doux, quitte à travailler par zones, maillon articulaire par maillon articulaire. Les exercices vont porter naturellement sur le doigt à ressaut opéré, mais aussi parfois sur les doigts adjacents, pour conserver une bonne dynamique des mouvements de flexion, d’extension et de préhension. Mobiliser tout le doigt peut réveiller l’inflammation post-opératoire et donc la douleur. Mieux vaut donc étirer doucement et progressivement les muscles fléchisseurs des doigts pour les affiner et supprimer les adhérences, tout en diminuant l’œdème et les éventuels frottements tendineux.
Le port d’une attelle diurne et/ou nocturne va garantir l’alignement des tendons, limiter la compression des tissus mous et empêcher tout frottement. Cela aide à une cicatrisation plus rapide, sans adhérence et dans un axe physiologique conforme à la dynamique des doigts.
Selon l’évolution des symptômes, le professionnel de la main va conseiller au patient des exercices d’auto-rééducation à effectuer chez soi 3 à 6 fois par jour : mobilisation passive des doigts, mobilisation passive des doigts longs, mobilisation active inter-phalangienne, étirement du ligament rétinaculaire oblique LRO…
C’est au final un protocole sur-mesure et évolutif, où aucun geste ne doit être réalisé sans l’accord préalable du chirurgien de la main ou du kinésithérapeute, au risque de créer de nouvelles sources de douleurs ou d’inflammation. Il faut être en effet très rigoureux sur la rééducation du doigt, qui peut demander jusqu’à plusieurs mois pour retrouver une mobilisation optimale du doigt à ressaut opéré.